Une ferritine élevée impose d’adapter votre alimentation pour limiter l’apport et l’absorption du fer. Voici ce que nous vous recommandons d’éviter :
- Les viandes rouges et abats (foie, boudin noir)
- Les fruits de mer et algues riches en fer
- Les aliments enrichis artificiellement en fer
- L’alcool qui favorise l’absorption du fer
- La vitamine C et le sucre en excès
Comprendre quels aliments écarter permet de mieux gérer votre taux de ferritine et de protéger votre organisme des effets oxydatifs du fer en excès.
Qu’est-ce que la ferritine et pourquoi peut-elle être trop élevée ?
La ferritine est une protéine de stockage du fer dans votre organisme. Elle se trouve principalement dans le foie, la rate et la moelle osseuse. Lorsque votre corps a besoin de fer, il puise dans ces réserves.
Un taux de ferritine sanguin élevé (hyperferritinémie) ne signifie pas toujours un excès de fer. Nous observons que cette élévation peut refléter une inflammation chronique, une atteinte hépatique ou un syndrome métabolique. Les valeurs normales se situent entre 20 et 300 µg/L chez l’homme, et 15 à 200 µg/L chez la femme. Au-delà de 500 µg/L, nous parlons généralement d’hyperferritinémie marquée.
Le fer en excès pose problème car il s’oxyde facilement et génère des radicaux libres. Ces molécules agressives endommagent vos cellules, vos tissus et vos organes. C’est pourquoi nous insistons sur l’importance d’un suivi médical régulier et d’une alimentation adaptée.
Quelles sont les causes fréquentes d’une hyperferritinémie ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer une ferritine élevée. Nous distinguons principalement :
L’hémochromatose génétique représente la première cause d’excès de fer réel. Cette maladie héréditaire touche environ 1 personne sur 300 en France. Votre intestin absorbe alors 2 à 3 fois plus de fer que la normale.
Le syndrome métabolique associe surpoids, résistance à l’insuline et inflammation chronique. Cette situation élève la ferritine sans forcément augmenter les réserves de fer. Nous constatons souvent ce phénomène chez les personnes présentant un diabète de type 2 ou une stéatose hépatique.
Les maladies hépatiques (hépatite, cytolyse, cirrhose) libèrent de la ferritine dans le sang. L’alcoolisme chronique aggrave cette situation en favorisant simultanément l’absorption intestinale du fer.
D’autres causes incluent les troubles hormonaux (hyperthyroïdie), certaines périodes de la vie (ménopause chez certaines femmes) ou une supplémentation inadaptée en fer. Nous voyons régulièrement des patients qui prennent des compléments sans contrôle médical, ce qui peut déséquilibrer leurs réserves.
Quels risques pour la santé en cas de ferritine trop élevée ?
L’excès de fer provoque une oxydation progressive de vos tissus. Nous identifions plusieurs complications majeures :
Les atteintes hépatiques arrivent en tête : stéatose (foie gras), fibrose, puis cirrhose dans les cas sévères. Le foie, principal organe de stockage du fer, subit directement ces agressions oxydatives.
Le risque de diabète de type 2 augmente significativement. Le fer en excès perturbe la sécrétion d’insuline par le pancréas et favorise la résistance à l’insuline. Les études montrent que ce risque s’élève de 30 à 40% chez les personnes présentant une surcharge en fer.
Les maladies cardiovasculaires se développent plus fréquemment : hypertension, insuffisance cardiaque, troubles du rythme. Le fer oxyde les lipides sanguins et accélère l’athérosclérose.
Nous observons aussi une augmentation des maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson). Le fer s’accumule dans certaines zones du cerveau et accélère la dégénérescence neuronale.
Les symptômes quotidiens incluent une fatigue chronique persistante, un teint plus foncé (particulièrement au niveau des plis cutanés), des douleurs articulaires et une perte de libido.
Pourquoi l’alimentation joue un rôle clé dans la gestion du fer ?
Votre intestin absorbe quotidiennement entre 1 et 2 mg de fer alimentaire. Cette absorption varie considérablement selon la forme du fer ingéré et les aliments qui l’accompagnent.
Nous distinguons deux types de fer :
Le fer héminique (présent dans les produits animaux) s’absorbe à hauteur de 15 à 35%. Votre organisme l’assimile facilement, indépendamment des autres aliments consommés.
Le fer non héminique (végétal) s’absorbe seulement à 2 à 10%. Son assimilation dépend fortement de la composition de votre repas.
L’alimentation représente votre premier levier d’action. En choisissant judicieusement vos aliments, vous pouvez réduire vos apports en fer de 30 à 50%. Nous recommandons cette approche en complément des traitements médicaux classiques (phlébotomies ou chélateurs de fer).
Aliments riches en fer à éviter absolument
Voici les aliments que nous vous conseillons d’éliminer ou de réduire drastiquement :
Viandes rouges et abats : le bœuf contient 2,5 mg de fer pour 100 g, l’agneau 2 mg. Le foie de veau atteint 14 mg, le boudin noir 20 mg. Ces sources de fer héminique s’absorbent très efficacement.
Produits à base d’abats : pâté de foie, terrines, saucisses au foie, rognons. Une portion de 100 g de pâté de foie apporte jusqu’à 8 mg de fer.
Fruits de mer : les huîtres (5 à 8 mg/100 g), moules (4 mg), palourdes et crevettes représentent des sources concentrées de fer héminique.
Algues : la spiruline contient jusqu’à 28 mg de fer pour 100 g, le nori 10 mg, le wakamé 8 mg. Même consommées en petites quantités, elles apportent beaucoup de fer.
Aliments enrichis : céréales de petit-déjeuner (jusqu’à 14 mg/100 g), barres protéinées, farines enrichies, jus de fruits enrichis. Lisez systématiquement les étiquettes nutritionnelles.
Alcool : nous insistons particulièrement sur ce point. L’alcool augmente l’absorption intestinale du fer de 40 à 70% et aggrave les lésions hépatiques. Son éviction totale est indispensable en cas d’hémochromatose.
Aliments et substances qui favorisent l’absorption du fer
Certains nutriments amplifient l’assimilation du fer. Nous vous recommandons de les espacer de vos repas principaux :
Vitamine C : un simple verre de jus d’orange (50 mg de vitamine C) multiplie par 3 l’absorption du fer végétal. Évitez donc les agrumes, kiwis, poivrons et fruits rouges pendant et juste après les repas. Consommez-les 2 à 3 heures avant ou après.
Vitamine A et bêta-carotène : présents dans les carottes, patates douces, mangues, abricots, ils favorisent également l’absorption du fer non héminique. Le foie, les fromages et les poissons gras en contiennent aussi.
Sucres simples : glucose, fructose et sorbitol augmentent l’absorption intestinale du fer. Limitez sodas, confiseries, glaces industrielles et boissons sucrées.
| Substance | Effet sur l’absorption | Où la trouver |
|---|---|---|
| Vitamine C | +300% | Agrumes, kiwis, poivrons |
| Vitamine A | +150% | Carottes, patates douces |
| Sucres simples | +100% | Sodas, confiseries |
| Calcium | -50% | Produits laitiers |
| Phytates | -40% | Céréales complètes |
| Polyphénols | -70% | Thé, café |
Sources cachées : vérifiez la qualité de votre eau du robinet (surtout en cas de puits privé). Privilégiez les ustensiles de cuisine en inox, verre ou céramique plutôt qu’en fonte.
Nous vous accompagnons dans cette démarche d’adaptation alimentaire. N’hésitez pas à consulter un hématologue et un nutritionniste pour personnaliser ces recommandations selon votre situation. Le suivi médical régulier reste essentiel pour évaluer l’efficacité de ces mesures et ajuster votre prise en charge.

